Matthieu 6,28-34

Matthieu 6,28-34
Précédente Accueil Suivante

Accueil
Avertissement
HOMÉLIE I
HOMÉLIE II
Matthieu 1,1-16
Matthieu 1,17-21
Matthieu 1,22-2,23
Matthieu 2,1-4
Matthieu 2,4-11
Matthieu 2,11-16
Matthieu 2,16 - 23
Matthieu 3,1-7
Matthieu 3,7-12
Matthieu 3,13-17
Matthieu 4,1-12
Matthieu 4,12- 25
Matthieu 5,1- 17
Matthieu 5,17 -27
Matthieu 5, 21 - 58
Matthieu 5,38-48
Matthieu 6,1- 16
Matthieu 6,17- 24
Matthieu 6,24-28
Matthieu 6,28-34
Matthieu 7,1-21
Matthieu 7,21-28
Matthieu 7,28 - 8,5
Matthieu  8,5-14
Matthieu 8,14-15
Matthieu 8,23-34
Matthieu 9,1-9
Matthieu 9,9-19
Matthieu 9,18-27
Matthieu 9,27 -10,16
Matthieu 10,16-25
Matthieu  10,23 -34
Matthieu 10,34-42
Matthieu 11,1-7
Matthieu 11,7-25
Matthieu 11,1-9
Matthieu 11, 25-30
Matthieu 12,9-25
Matthieu 12,25-33
Matthieu 12,33-38
Matthieu 12,38-46
Matthieu 12,46 -13,10
Matthieu 13,10-24
Matthieu 13,24-34
Matthieu 13,34-53
Matthieu 13,53 - 14,13
Matthieu 14,13-23
Matthieu 14,23 - 36
Matthieu 15,1 -21
Matthieu 15,21-32
Matthieu 15,38 -16,13
Matthieu 16,13-24
Matthieu 16,24-28
Matthieu 16, 28 -17,10
Matthieu 17,10-22
Matthieu 17, 21 - 18,7
Matthieu 18,7 -15
Matthieu 18,16-21
Matthieu 18,21 - 35
Matthieu 19,1-19
Matthieu 19,16-27
Matthieu 19, 27 - 20,17
Matthieu 20,17-29
Matthieu 20,29 - 21,12
Matthieu 21,12-33
Matthieu 21,33-46
Matthieu 22,1-15
Matthieu 22,15-34
Matthieu 22,34-45
Matthieu 23,1-13
Matthieu 23,14-29
Matthieu 23, 29-39
Matthieu 24,1-16
Matthieu 24,16-32
Matthieu 24,32-51
Matthieu 25,1-31
Matthieu 25,31- 26,6
Matthieu 26,6-17
Matthieu 26,17-26
Matthieu 26,26-36
Matthieu 26,36-51
Matthieu 26,51-67
Matthieu  26,67- 27,10
Matthieu 27,11-27
Matthieu 27,27-45
Matthieu 27,45-62
Matthieu 27,62- 28,11
Matthieu 28, 11-20

HOMÉLIE XXII

«POURQUOI DE MÊME VOUS METTEZ-VOUS EN PEINE POUR LE VÊTEMENT CONSIDEREZ COMMENT CROISSENT LES LIS DES CHAMPS. ILS NE TRAVAILLENT POINT, » ETC. (CHAP. VI, 28, JUSQU'A LA FIN DU CHAPITRE.)

ANALYSE

1. La beauté de la création proclame la sagesse de Dieu.

2. Dieu qui donne ce qui paraît superflu donnera à bien plus forte raison le nécessaire.

3. C’est par le secours de Dieu que nous faisons tout le bien que nous faisons.

4. Comment il faut comprendre le mot : Malitia dans cette parole : sufficit diei malitia sua.- Est-ce une consolation que le délai du supplice de l’enfer.

5. Il n’est pas de péché qui ne cède à la pénitence; des conditions d’une véritable prière.

6. Excellent modèle de la prière de la Chananéenne.

1. Après que Jésus-Christ a parlé de la nourriture la plus nécessaire, et qu’il a montré qu’il ne fallait s’en point mettre en peine, il passe à ce qui est moins important, puisque le vêtement n’est pas si nécessaire que la nourriture. On demandera peut-être pourquoi il ne rapporte pas encore ici l’exemple des oiseaux, et d’où vient qu’il ne parle point du paon, ou du cygne. Ou de la brebis, qui pouvaient lui fournir de nombreuses comparaisons. Il cite le lis afin de nous toucher plus fortement par le contraste qu’il nous fait voir entre une vile herbe, et l’extrême magnificence dont Dieu s’est plu à la décorer. C’est pourquoi, poursuivant son (181) raisonnement, il ne dit plus « un lis,» mais « le foin des champs. » Ce terme ne lui suffit même pas, il en ajoute un autre qui exprime encore plus fortement la vileté. « Le foin des champs qui est aujourd’hui, et qui demain, » non seulement ne sera plus; mais, ce qui est beaucoup plus expressif, «sera jeté dans le four. » Et il ne dit pas simplement: «Que Dieu le pare, » mais « s’il le pare de la sorte. »

Voyez-vous que d’expressions vives et fortes? Le Sauveur les emploie pour faire une plus grande impression dans l’esprit de ceux qui l’écoutent. C’est toujours avec la même pensée qu’il conclut en disant: « Combien plus le fera-t-il pour vous? » Cette parole est d’une emphase énergique ; et ce mot « vous » dans la bouche du Sauveur montre bien ce que vaut l’homme et l’attention qu’il mérite : c’est comme s’il disait: Vous à qui Dieu a donné une âme raisonnable, dont il a formé le corps, pour qui il a fait le ciel et la terre, à qui il a envoyé ses prophètes et donné sa loi, qu’il a comblé de tant de biens, pour qui il a livré son Fils unique, et à qui il a donné enfin avec lui, la plénitude de ses bénédictions et de ses grâces.

Mais après le souvenir de tant de dons, il fait à ses auditeurs une réprimande en les appelant « hommes de peu de foi. » Tel est le sage conseiller, il joint toujours le reproche à l’exhortation, pour opérer plus sûrement la persuasion. Le Seigneur, par ces paroles, ne nous apprend pas seulement à ne nous inquiéter d’aucune chose, mais encore à n’être point touchés de la beauté et de la magnificence des vêtements. A l’herbe l’éclat de la parure, au gazon la beauté, nous dit-il, ou plutôt le foin de la prairie vaut encore mieux que son splendide vêtement. Pourquoi donc vous enorgueillir de choses dans lesquelles une simple plante l’emporte sur vous de beaucoup?

Mais remarquez comment Jésus-Christ adoucit tout d’abord ce précepte par l’opposition des contraires, puisqu’il semble n’y porter les hommes, que pour les délivrer de la chose du monde qu’ils craignent le plus. Car après avoir dit : « Considérez comment croissent les lis des champs, » il ajoute : « Ils ne travaillent point ni ne filent point. » De sorte que c’est afin de nous délivrer de nos peines qu’il nous fait ce commandement. Ainsi on ne doit pas dire qu’il y a de la peine à suivre ce précepte, mais qu’au contraire il y en a à ne le pas suivre. De même qu’en disant « que les oiseaux ne sèment point, » Jésus-Christ n’a pas prétendu nous défendre de semer, mais seulement de nous absorber dans cette préoccupation; de même ici, lorsqu’il dit que « les lis ne travaillent, ni ne filent point, » ce n’est pas le travail qu’il condamne, mais seulement l’agitation inquiète. « Et cependant je vous déclare que Salomon même dans toute sa gloire, n’a jamais été vêtu comme l’un d’eux (29). » Ainsi, selon la parole de Jésus-Christ, tout ce grand éclat de Salomon a cédé à celui des lis. Et on ne peut pas dire que sa magnificence a quelquefois égalé la beauté des lis, et que quelquefois aussi l’éclat des lis l’a surpassée; puisqu’il est marqué expressément qu’il n’a jamais été vêtu comme le lis « dans toute sa gloire, » c’est-à-dire qu’il n’y a eu aucun jour de son règne, où il ait été paré comme un lis. Que s’il n’a pu égaler dans sa magnificence la fleur du lis, il n’a point non plus égalé les autres fleurs, mais il leur a cédé à toutes, puisque leur beauté vive et naturelle passe autant toutes les broderies d’or et de soie, que la vérité passe le mensonge. Si donc le plus magnifique de tous les rois doit reconnaître ici qu’il est vaincu ! comment prétendez-vous par tout votre luxe, je ne dis pas surpasser le lis, mais approcher seulement de la beauté de la moindre fleur?

Jésus-Christ nous avertit donc ici de ne point rechercher cette sorte d’éclat. Or, semble-t-il nous dire, voyez la fin de cette fleur; après le triomphe remporté par sa beauté, elle est jetée au four. Que si Dieu prend un tel soin de choses de si peu d’importance et de prix, comment pourrait-il oublier l’homme, qui est la plus excellente de ses créatures?

Vous me demanderez peut-être, pourquoi Dieu a donné tant de beauté à ces fleurs? Je vous réponds que c’est pour nous montrer sa sagesse et sa puissance, et pour nous faire admirer en toutes choses la magnificence de sa gloire. Car ce ne sont pas seulement «les cieux qui racontent la gloire de Dieu. » (Ps. XVIII, 4.) La terre le fait aussi comme le montre David lorsqu’il dit: « Louez le Seigneur, vous « arbres fruitiers, et tous cèdres. » (Ps. CXLVIII, 40.) Les uns, par la douceur de leurs fruits, les autres par la grandeur de leurs branches, les autres par une beauté particulière, publient la gloire de leur Créateur. Dieu ne pouvait mieux nous faire voir les richesses infinies de (182) sa puissance et de sa sagesse, qu’en répandant ainsi tant de beauté sur les choses les plus basses, puisqu’il n’y a rien de plus vil que ce qui est aujourd’hui, et qui cessera d’être demain.

Que si Dieu donne à ces herbes ce qui ne leur était point nécessaire, puisque cet éclat qu’elles ont ne sert nullement à nourrir le feu qui les brûle; comment vous refuserait-il à vous ce qui vous est nécessaire? Après avoir paré les moindres choses de tant d’ornements superflus, seulement pour montrer sa toute-puissance, comment vous négligerait-il, vous, qui êtes le chef-d’oeuvre de ses créatures? Comment vous refuserait-il ce qui vous est nécessaire pour le soutien de la vie? Après donc qu’il a ainsi montré aux hommes jusqu’où s’étend sa providence, il juge à propos de les réprimander, mais il ne le fait qu’avec beaucoup de retenue, et au lieu de les appeler des gens sans foi, il se contente de les appeler des «hommes de petite foi. »

2. « Si donc Dieu a soin de vêtir de la sorte une herbe des champs, qui est aujourd’hui et que demain on jettera dans le four, combien plus le fera-t-il pour vous, hommes de peu de foi (30)? » Celui qui dit ces paroles, est celui-là même qui fait toutes choses: « Toutes choses ont été faites par lui, et sans lui rien n’a été fait. » (Jean, I, 3.) Cependant il ne dit pas comme Créateur. Il lui suffisait pour un temps de montrer son autorité en disant à chacun de ses commandements: « Il a été dit aux anciens, etc., mais moi je vous dis. » Ne vous étonnez donc pas après cela qu’il se cache dans la suite, et qu’il parle si humblement de lui-même. Il n’a point d’autre but maintenant que de proportionner sa parole à la faiblesse de ceux qui l’écoutent, et de témoigner partout qu’il n’est pas un ennemi de Dieu, et qu’il s’accorde parfaitement en toutes choses avec son Père.

C’est ce qu’il observe particulièrement dans ce long sermon sur la montagne. Il y parle constamment du Père. Il relève partout sa providence, sa sagesse et sa bonté qui s’étend généralement sur toutes choses, et qui veille autant sur les plus petites que sur les plus grandes. Quand il défend « de jurer par Jérusalem, » il l’appelle «la ville du grand roi.» Quand il « parle du ciel, » il dit, « que c’est le «trône de Dieu. » Quand il parle de la conduite et du gouvernement du monde, il l’attribue tout à Dieu: « Il fait, » dit-il, « lever son soleil sur les bons et sur les méchants, et pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » Il apprend de même à la fin de la prière qu’il a enseignée, que toute grandeur est à Dieu, en disant: « Que le royaume, que la puissance «et que la gloire sont à lui. » De même ici lorsqu’il veut montrer sa providence, et marquer combien elle est admirable dans les moindres choses : « Celui, » dit-il, « qui a soin de vêtir de la sorte une herbe des champs, » etc. Il ne le nomme jamais «son père;» mais seulement leur père; afin de les toucher et de les toucher par cet honneur, et de ne point exciter leur indignation, lorsqu’il appellerait Dieu son père.

Si donc, mes frères, il ne faut pas se mettre en peine des choses les plus nécessaires, comment excusera-t-on ceux qui s’empressent tant pour les superflues? ou plutôt, comment excusera-t-on ceux qui perdent même le dormir pour voler le bien des autres? « Ne vous mettez donc point en peine en disant: Où aurons-nous de quoi manger, de quoi boire, de quoi nous vêtir (31), comme font les païens qui recherchent toutes ces choses (32)?» Jésus-Christ fait encore ici un reproche à ses disciples, et il leur fait voir qu’il ne leur commande rien de fort difficile. Il disait auparavant: « Si vous aimez ceux qui vous aiment, vous ne faites rien d’extraordinaire, puisque les païens en font autant, » et il stimulait ainsi ses disciples et les excitait à une plus haute vertu par la comparaison qu’il faisait d’eux avec les païens : il se sert encore ici de ce même exemple pour leur faire voir qu’il n’exigeait d’eux qu’une conduite très juste et très raisonnable. Car si nous devons être plus justes que les scribes et que les pharisiens, que ne mériterons-nous point, si, bien loin d’être plus justes que les juifs, nous nous rendons semblables aux païens, et si nous n’avons pas plus de confiance en Dieu qu’ils n’en ont? Mais après leur avoir fait cette réprimande pleine de sévérité et de force pour les réveiller de leur assoupissement, et pour leur imprimer une honte salutaire, il les console ensuite en disant : « Votre Père sait que vous avez besoin de toutes ces choses (32). » Il ne dit pas, Dieu sait; mais « votre Père sait, » afin que ce mot de « Père» les fît entrer dans une confiance plus ferme et plus assurée. Car si vous avez un père, leur dit-il, et un père tel (183) que Dieu, il ne pourra pas sans doute vous laisser souffrir les dernières extrémités, puisque les pères d’ici-bas n’ont pas cette dureté à l’égard de leurs enfants.

Il joint à ceci une autre raison: « Vous av

Capturé par MemoWeb à partir de http://membres.lycos.fr/abbayestbenoit/Matthieu/022.htm  le 6/06/2003