Auteur: OJC
Date: 20-03-2005 01:32
Chères Sylvie et Maria,
Sur ce point, l'enseignement des grands mystiques de l'Eglise peut être éclairant. Par exemple, sainte Thérèse d'Avila considérait que la communion aux saintes espèces pouvait être supplée par le don que le Christ fait de lui-même dans l'oraison. Elle ajoutait même qu'à choisir, elle préférait l'oraison.
Il me semble qu'il ne faut pas sacraliser outre mesure les saintes espèces, qui sont un vecteur par lequel le Christ se donne, vecteur éminent parce qu'institué par lui, mais non pas vecteur exclusif.
L'intérêt, si j'ose dire, de l'Eucharistie, est qu'elle ne requiert pas de formation spirituelle pour être efficacement vecteur du Christ. Elle est efficace par elle-même, quelle que soit la disposition intérieure du fidèle (efficacité à double tranchant, d'ailleurs, selon saint Paul).
En effet, l'oraison est un art qui requiert un certain apprentissage. Ainsi le Christ a-t-il, dans son insondable sagesse, jugé à propos de s'offrir d'une façon immédiatement efficace et, de surcroît, corporelle et donc, adaptée pleinement à notre propre nature, qui est corporelle.
La position de sainte Thérèse se comprend donc aisément. Le but de l'Eucharistie est de nous faire entrer en communion avec le Christ. Or, l'oraison conduit également à entrer en communion avec le Christ.
Cependant, sainte Thérèse pouvait se permettre de le dire à raison de la haute expérience qu'elle avait de l'oraison. Il y a long pour parvenir à la même maturité spirituelle que celle de cette grande mystique...
Mais je pense que le seul désir, fut-il impérieux, de recevoir les saintes espèces, n'est pas suffisant pour être un vecteur efficace de communion au Christ. Dans un tel cas, il me semble que l'adoration eucharistique seule peut être un vecteur efficace. La puissance de rayonnement des saintes espèces est en effet très grande. Il suffit de relire, par exemple, les écrits du Bienheureux Charles de Foucault pour prendre la mesure de cette puissance sanctificatrice.
Amicalement, |
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